Former les télépilotes de demain

par Nicolas Sacchetti

Les télépilotes peuvent dorénavant se perfectionner au tout premier site d’essais canadien de recherche et développement, ainsi que de formation et qualification pour les drones, soit le site d’essais Qualia.

Marc Moffat est un ancien officier de systèmes de combat qui a servi 20 ans dans les Forces armées canadiennes. Il a participé à la conversation sur les défis relatifs à la conception de drones et à leur intégration dans l’espace aérien lors de la première Conférence P4IE 2021. C’est à titre d’observateur de l’industrie de l’aérospatial qu’il a présenté le site d’essais Qualia, qui est sous l’aile du Centre d’excellence sur les drones (CED) d’Alma (Québec).

Marc Moffat, ancien officier de systèmes de combat, FAC

D’entrée de jeu, l’ancien officier de combat marque l’importance d’avoir des infrastructures pour supporter les activités de recherche et développement (R&D) des différentes compagnies de l’aviation tout autant que l’intégration sécuritaire des drones dans l’espace aérien.

Le site d’essais Qualia se veut une représentation « aussi réaliste que possible » de l’environnement où seront déployés les drones. Son mandat consiste à offrir un espace de test pour les entreprises et à faire le pont entre les télépilotes et leurs clients. 

Qualia dispose d’un espace aérien réglementé de plus de 120 000 km2 dédié aux vols de drones. Les tests de vol « au-delà de la portée visuelle » sont aussi possibles. 

L’imagination est la limite

Marc Moffatt présente le site d’essais Qualia. Il comporte des routes, une forêt, et un plan d’eau. Ces espaces permettent de simuler des scénarios de soutien aux services d’urgence, de sauvetage, de mesurer la canopée ainsi que la crue des eaux. 

Le site comporte aussi des infrastructures telles que des bâtiments, pipelines, lignes électriques de distribution, et chemins de fer. Ils servent à valider les expertises techniques, par exemple la conformité des structures et les entretiens nécessaires. Le secteur urbain peut être utilisé pour effectuer des simulations de filatures et de prises d’otages. 

Qualia comprend même des monticules pour s’exercer à calculer le volume, et il est possible de survoler des champs pour y récolter toutes sortes de données du domaine de l’agriculture.

« Les possibilités d’utilisation des drones sont seulement limitées par notre imagination. » 

Marc Moffatt, ancien officier de systèmes de combat, FAC

Certification de pilotage

Selon la réglementation actuelle de Transport Canada : « il est interdit au pilote d’utiliser un drone à moins que ce dernier ou un observateur visuel ne le suive en visibilité directe pendant toute la durée du vol. »

Il est toutefois permis au pilote détenant un Certificat d’opérations aériennes spécialisées d’utiliser un drone sans visibilité directe.

« C’est le ministre des Transports qui délivre le Certificat spécialisé si le demandeur démontre qu’il est en mesure d’effectuer l’opération proposée, sans compromettre la sécurité aérienne et la sécurité des personnes. »

Transport Canada

Les défis de demain

L’écosystème des services de gestion du trafic aérien des drones se nomme RTM (RPAS Traffic Management). Selon Transport Canada, « le RTM peut gérer les aéronefs télépilotés évoluant dans l’espace aérien canadien. Ils disposent de fonctionnalités telles que le suivi des drones – ou RPAS (Remotely Piloted Aircraft Systems), l’identification à distance et la résolution des conflits. »

Le RTM est amené à se développer dans l’avenir. Il est au cœur de la question de l’autonomie des drones pour que la gestion du trafic se passe en toute sécurité, et que les vols se déroulent sans nuisance pour la qualité de vie du voisinage.

Marc Moffat termine son exposé sur ces mots : « Pour l’instant, nous sommes limités à un opérateur par système, mais ultimement ce que nous cherchons à faire, c’est d’avoir plusieurs systèmes autonomes volant sous la direction d’un seul opérateur. »

Marc Moffat a participé le 13 mai 2021 au webinaire sur l’avenir des RPAS – drones – (Remotely Piloted Aircraft System), lors du premier Congrès P4IE sur les politiques, les pratiques et les processus liés à la performance d’écosystème d’innovation. Événement présenté par le Partenariat pour l’organisation de l’innovation et des nouvelles technologies (4POINT0). 

Panélistes

Charlotte Laramée : Accélérer la croissance de l’industrie aérospatiale canadienne

Marc Moffat : Former les télépilotes de demain

Frank Matus : L’intégration sécuritaire des drones dans l’espace aérien

Ce contenu a été mis à jour le 2022-09-27 à 23 h 37 min.